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Posté par Craig Basinger en janv. 15ème, 2019

Oh, Canada! Un plan pour 2019

L’économie canadienne est prévue de croître de 2,1 % en 2018 et l’affaire est presque dans le sac. Toutefois, à l’instar de la plupart des économies mondiales, la « modération » semble être le terme populaire pour désigner la croissance dans les années à venir, les prévisions étant de 1,9 % pour 2019 et de 1,7 % pour 2020. Derrière ce pourcentage qui fait les manchettes, qui ne semble pas si mauvais, il y a quelques contributeurs et détracteurs qui peuvent s’avérer plus gênants.

Avant de nous lancer dans les signes négatifs, il est important de comprendre qu’il serait difficile pour l’économie canadienne de tomber en récession alors que l’économie américaine se porte bien. Le vieil adage « quand les États-Unis éternuent, le Canada contracte un rhume » fonctionne dans les deux sens. Le Canada a de la difficulté à contracter un rhume lorsque les États-Unis se portent bien, ce qui est le cas aujourd’hui. En fait, la seule fois depuis 1960 que le Canada a connu des trimestres consécutifs de croissance négative du PIB alors que l’économie américaine continuait de croître est lors du ralentissement économique lié à l’énergie au premier semestre de 2015, qui s’est avéré temporaire sur le plan national. Étant donné que la croissance économique américaine est actuellement prévue à 2,5 %, la situation au sud de la frontière s’annonce plutôt bonne.

Les difficultés économiques canadiennes

Il y a certainement des vents contraires pour l’économie canadienne. Au troisième trimestre, les faillites de sociétés canadiennes ont augmenté de 4,6 %, soit la hausse trimestrielle la plus rapide depuis plus de cinq ans. Si ces dernières étaient concentrées en Alberta en raison de la faiblesse des prix de l’énergie et des goulots infrastructurels, nous pourrions imputer cette hausse à des facteurs sectoriels. Toutefois, cette tendance était évidente dans un certain nombre de provinces, dont certaines n’ont pas d’exposition importante à l’énergie. Étant donné que notre plus important partenaire commercial, les États-Unis, se porte toujours bien et que l’économie canadienne dans son ensemble est toujours en expansion, il semble que les taux d’intérêt plus élevés soient responsables de la hausse du taux de faillite. Les taux d’intérêt ont commencé à augmenter au milieu de 2016, mais sont demeurés bas selon les normes historiques. Il est trop tôt pour le dire, mais cela pourrait montrer à quel point notre économie est devenue sensible aux variations des taux d’intérêt. Peut-être plus sensible que beaucoup ne le croient déjà.

Le consommateur canadien semble aussi se sentir aux prises avec les rendements plus élevés. La dette des ménages canadiens a atteint un nouveau record en novembre, soit plus de 2,15 billions de dollars. La hausse de la dette pourrait avoir un effet négatif, mais les variations de la dette sont en fait très fortement liées à l’activité économique. Il faut de l’argent pour faire de l’argent. Ainsi, un nouveau niveau record est positif pour l’économie; toutefois, le taux de croissance de la dette totale continue de ralentir à des niveaux qui n’ont été observés que durant les récessions (graphique ci-après). Et ce n’est pas seulement attribuable au ralentissement des ventes de maisons, car la croissance de la dette à la consommation ralentit de la même façon.

Un ralentissement de la croissance de la dette, la situation continue sur le plan de l’énergie, un certain ralentissement de l’habitation, ainsi qu’une accélération de la modération de la croissance dans les économies en développement (qui sont généralement à l’origine d’une demande marginale en ressources); ça ne donne pas une bonne image de l’équipe locale.

Et si notre économie est vraiment devenue plus sensible aux taux d’intérêt, il peut y avoir un autre problème. Supposons que l’économie américaine continue de bien performer (notre attente), leurs rendements resteront élevés. Même si les perspectives de l’économie canadienne s’assouplissent, nos rendements seront entraînés dans la foulée. Cela aurait une incidence négative sur le consommateur endetté et sur le secteur de l’habitation sensible aux taux d’intérêt.

Mais nous avons un plan

Il y a de bonnes nouvelles. D’abord, les difficultés économiques pour le Canada peuvent être en grande partie évidentes dans les évaluations. Au cours des derniers mois, nous avons indiqué dans quelle mesure le ratio d’évaluation du prix comparé aux bénéfices (PER) des États-Unis avait diminué en 2018. Eh bien, le PER TSX est passé de 17,5x à 13,5x au cours des deux dernières années et demie. Étant donné que de nombreuses entreprises se vendent à un prix aussi bas par rapport aux normes historiques, il est clair que cela reflète dans une certaine mesure une modération de l’économie canadienne et de celle des pays en développement.

L’autre stratégie qui pourrait bénéficier les investisseurs est encore une fois de se concentrer sur les entreprises canadiennes qui réalisent la plupart de leurs ventes à l’extérieur du Canada. En particulier pour ceux qui ont une exposition plus importante aux États-Unis, vous pourriez tirer profit d’une économie américaine plus robuste à une évaluation escomptée canadienne.

Le premier graphique ci-dessous présente la répartition des produits nationaux par secteur pour les membres de la TSX. Les secteurs des produits industriels et des technologies se démarquent comme étant en mesure de potentiellement entrer dans ce moule. La moyenne industrielle est de 45 %; cependant, lorsque vous arrivez au niveau de l’entreprise, il y a un large éventail. Des sociétés comme ATS Automation Tooling Systems, CAE Inc. et Groupe NFI Inc. (New Flyer Industries), Bombardier Inc. et Groupe SNC-Lavalin Inc. sont toutes beaucoup plus mondiales.

Les services financiers ont tendance à être davantage axés sur le marché intérieur, mais encore une fois, ils varient considérablement d’une société à l’autre. La Banque de Nouvelle-Écosse, la Banque Toronto-Dominion et la Banque Royale du Canada, sont parmi celles dont les revenus les plus importants ne sont pas canadiens. Les sociétés d’assurance vie ont tendance à avoir une exposition encore moins importante aux revenus canadiens. Certes, un facteur à prendre en compte avec « modération », variant d’une économie à l’autre.

- Craig Basinger, Chris Kerlow, Derek Benedet et Alexander Tjiang sont membres de l’équipe Connected Wealth de Richardson GMP qui gère le Fonds de revenu d’actions de base Purpose, le Fonds de répartition tactique de l’actif Purpose et le Fonds d’occasions liées aux comportements Purpose.


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Craig Basinger, CFA

Craig Basinger est le stratège en chef du marché chez Purpose Investments. Avec plus de 25 ans d’expérience en matière d’investissement, Craig combine une formation en économie et en psychologie avec des années d’expérience en recherche fondamentale et quantitative. Étudiant de longue date des marchés, Craig nous fait part de ses réflexions et de ses idées dans ses publications Market Ethos et dans ses contributions régulières sur BNN.

Craig et son équipe apportent une approche transparente et rentable à la gestion des placements. L’équipe fournit des services de répartition de l’actif et gère directement plus de 1 G $ d’actifs. L’équipe gère les mandats de dividendes, les stratégies quantitatives de réduction des risques et les services de répartition de l’actif.