Il y a quelques années, les manchettes abondaient, qualifiant la Chine de pays où il était « impossible d’investir ». Et il n’y a pas eu que la presse; de nombreux pronostiqueurs et gestionnaires de portefeuille célèbres ont fait écho à ce sentiment. La popularité des stratégies « hors Chine » a augmenté. De nombreux facteurs solides ont contribué à ce consensus : les pressions déflationnistes dues à la surcapacité, la répression réglementaire et l’effondrement du secteur immobilier figuraient en tête de liste, tout comme la crainte d’un monde de plus en plus polarisé.
La douleur sur le marché boursier chinois était apparente. Après des rendements positifs exceptionnels en 2020 et des sommets au début de 2021, le marché boursier chinois a chuté au cours des trois années suivantes, atteignant un creux de -47 % au début de 2024. Le secteur technologique chinois, selon un FNB technologique chinois populaire, a chuté de 74 % au cours de cette période. Cela a culminé avec la valorisation du marché boursier chinois, basée sur le Bloomberg China Equity Index, qui est tombée à moins de 10x les bénéfices, tandis que les actions mondiales se négociaient à 17x. C’est un rabais important pour n’importe quel marché émergent.

Mais depuis le début de 2024, le marché boursier chinois a connu une forte croissance, en hausse de 47 %. Et ceux qui disaient que ce marché était « inaccessible aux investisseurs » se sont largement tus, car les investisseurs sont revenus sur ce marché boursier de 19 billions de dollars (y compris Hong Kong) qui se trouve au sommet de la deuxième économie mondiale.
Alors, tout se passera-t-il sans heurts? Non, mais c’est certainement plus constructif.
Le marché boursier chinois a toujours été très volatil, non seulement en raison des sociétés sous-jacentes, mais aussi de l’intérêt variable des investisseurs nationaux et étrangers. C’est une généralisation, mais il y a quelques années, les investisseurs chinois se sont rués sur les actions, ce qui a fait grimper leur marché. Les statistiques sur le nombre de comptes de courtage ouverts chaque mois étaient une mesure de cet appétit croissant pour le risque lié aux actions. Mais lorsque les actions se sont effondrées pour entrer dans un marché baissier en 2015, les capitaux sont allés ailleurs, notamment dans l’immobilier. Et lorsque cela s’est effondré après des gains phénoménaux en 2021-2023, les investisseurs sont de nouveau allés ailleurs, y compris vers l’or. Mais il semble que les actions soient de retour, à la réserve près que les changements dans l’appétit des investisseurs peuvent certainement accroître la volatilité.
La démographie et la dette sont certainement encore des risques considérables. Il ne fait aucun doute qu’en raison des politiques antérieures et de l’immigration, la Chine a une population vieillissante rapide et des niveaux d’endettement assez élevés. La spéculation, la surconstruction et l’accumulation de dettes ont déclenché une crise immobilière qui n’est toujours pas terminée. Mais une crise vieille de trois ans est-elle toujours une crise? Certes, les entreprises qui allaient faire faillite l’ont déjà fait, ce qui réduit le risque de nouveaux événements susceptibles de faire bouger le marché.
Malgré ces vents contraires, des vents favorables très importants ont récemment contribué à cette reprise du marché boursier chinois. Les politiques récentes qualifiées d’« anti-involution » sont peut-être les plus positives, ce qui exige une certaine compréhension du fonctionnement de l’économie chinoise : elle est davantage influencée par des initiatives centralisées.
L’une de mes analogies préférées vient d’un fournisseur de recherche qui se concentre sur la Chine, qui la qualifie d’approche« Hunger Games ». La direction détermine l’industrie qu’elle souhaite développer, et des directives sont données aux provinces pour favoriser ladite industrie. Par conséquent, les entreprises du secteur apparaissent partout au pays, souvent en trop grand nombre. Cela mène à une surcapacité, mais avec le temps, des gagnants clairs se démarquent. Le secteur se consolide, car beaucoup ne peuvent pas soutenir la concurrence, et les meilleurs modèles sont les derniers à subsister, ce qui débouche souvent sur un leadership mondial.
Les véhicules électriques en sont un bon exemple. En 2019, on estimait à plus de 500 le nombre de fabricants de véhicules électriques enregistrés en Chine. Ce nombre a été réduit à moins de 50 d’ici 2024, la sélection naturelle se poursuivant. L’avantage est que ce processus favorise la création de sociétés concurrentielles à l’échelle mondiale. L’inconvénient est que cela crée une capacité excessive et détruit probablement beaucoup de capital d’investissement en cours de route. Ce processus a été évident dans de nombreux autres secteurs en Chine.
L’anti-involution, une nouvelle orientation amorcée en 2024, vise à s’attaquer à la surcapacité afin de mieux équilibrer la croissance, l’innovation et la durabilité. En réduisant la concurrence excessive, la politique vise à favoriser le pouvoir de fixation des prix par la consolidation. Pour les marchés boursiers, cette situation est plus favorable et a déjà commencé à faire augmenter le rendement des capitaux propres.

Ensuite, il y a l’intelligence artificielle. On peut affirmer sans risque que les États-Unis sont actuellement le chef de file en matière d’IA, mais la Chine occupe clairement la deuxième place. Et s’il s’agit vraiment de la production d’électricité pour alimenter les centres de données, la Chine sait certainement comment développer rapidement des capacités. Le barrage des Trois Gorges, le plus grand du monde, a nécessité la réinstallation de 1,2 million de personnes. En Amérique du Nord, nous avons du mal à construire des pipelines. Difficile de dire quelle est la meilleure approche – cela dépend probablement de si vous faites partie des 1,2 millions de personnes qui ont dû déménager. Peu importe la préférence, la Chine a l’avantage de construire plus rapidement, parfois à son détriment en raison de la surcapacité.
Réflexions finales
Selon le rapport hebdomadaire sur les flux de fonds de la TD, la Chine a attiré environ 38 milliards de dollars de flux au cours des trois derniers mois. Pour mettre ce chiffre en contexte, cela représentait 15 % des flux d’actions mondiaux, les États-Unis ayant attiré 105 milliards de dollars. 15 % des flux mondiaux prouvent certainement que la Chine s’est débarrassée de l’étiquette de pays où il est impossible d’investir. Et peut-être que les investisseurs commencent plutôt à ressentir une peur de rater quelque chose.
— Craig Basinger est le stratège en chef des marchés chez Investissements Purpose
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Sources : Les graphiques proviennent de Bloomberg L.P.
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